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#002 - Quand on s'est perdus, Quand on s'est retrouvés, Pourquoi se séparer ?

Exposition du 2 au 27 août 2023
Vernissage le mardi 1er août 2023 de 16h à 20h
Quand on s’est perdus/Quand on s’est retrouvés/Pourquoi se séparer ?
Surface Active, Fontevraud #2

Avec
Barbara Breitenfellner – Joseph Yosef Yaakov Dadoune – Jean-Michel Fauquet – Bertrand Hugues – Rainier Lericolais – Anton Prinner – Lihi Turjeman
+ Anonymes

Chapelle Sainte Catherine, 49590 Fontevraud L’Abbaye

 
 

Cette seconde édition de Surface Active, Fontevraud est une rencontre dont le titre est inspiré de la Théorie de l’art moderne de Paul Klee. Elle fait suite à une première exposition tenue en août 2022 au Presbytère de Fontevraud, menée en résonance avec le lieu.

Là où la religion, la science, l’ordre moral étaient questionnés frontalement avec un Baquet Mesmer de Rainier Lericolais, renfermant les partitions musicales à destination orgiaque écrites par Mozart, l’aventure se poursuit sous le signe de l’occultisme, drainant les spectres, bi-locations et absences en hantises charbonneuses au crayon et à la photographie de Jean-Michel Fauquet, les visions fluidiques des herbiers de Bertrand Hugues, tous trois pionniers de cette aventure et présents en 2022.

A la Chapelle Sainte-Catherine, ancienne dépendance de l’Abbaye Royale de Fontevraud, la nouvelle contrainte « in situ » s’écrit sous l’influence particulière et architecturale de la Lanterne des Morts d’une part, et du mariage mystique que représente le martyre de Sainte Catherine d’Alexandrie à qui est dévolue la Chapelle1.

Les artistes sont invités à passer et faire éprouver les écarts entre le visible et l’invisible, dans le sillon de ce que la photographie et le cinéma ont creusé de fantômes, de revenants.

Barbara Breitenfellner, y répète généreusement la posture bannie et envoûtante de la sorcière chez la femme, puis l’artiste femme, et reprend à bon compte dans une série de trois collages et sérigraphies l’iconographie hypnotique et hystérique (yeux crevés, regard hagard ou illuminé, séance de lévitation voire de magnétisme animal) que démarre une extase de Sainte Madeleine bien avant l’expérience scientifique 2.

Lihi Turjeman investit le non-lieu, le silence, l’empreinte3 dans de grandes huiles sur toile et une plaque de passeport en laiton, tandis qu’Anton Prinner investit le centre de la Chapelle avec son Livre des Morts.

Black Box I et II de Joseph Dadoune, hommages au bitume de Judée et aux travaux de Nicéphore Nièpce, sont enfin montrés dans leur face à face et forcent le passage.

L’occasion pour Rainier Lericolais de publier et produire son premier jeu de tarot, dont l’activation aura lieu pendant la rencontre, montré dans le même temps que celui d’Anton Prinner.

Souhaitant qu’à la manière du Tourbillon de la vie, thème musical chanté par Jeanne Moreau pour Jules et Jim 4, l’exposition se fredonne, R.L finit la tierce musicale de ce que les expériences de Charcot à la Salpêtrière avaient théâtralisé : magnétisme du regard, fixation d’un objet lumineux ou vibrations sonores.

Ce que Georges Didi-Huberman a pu appeler « l’impulsion iconographique du travail de Charcot ».5

  1. Si l’on retient principalement le mariage mystique peint par Véronèse pour le maître-autel de l’Eglise Santa Catarina autour de 1575, l’union mystique, telle qu’abordée dans le judaïsme et dans le catholicisme, fait intervenir autant la question de la présence de Dieu, que l’acte de fiançailles, le chant d’amour, la chair. Les convulsions et léthargies photographiées, diffusées abondent de femmes ou corps mis en croix, tel le Cataleptique les bras en croix de Laurent Gsell. Pour cette raison, les œuvres présentées cet été côtoient des clichés empruntés à L’Institut de Métapsychique Internationale, témoignages des pauses revendiquées par les séances de matérialisation, de médiums, et la place que la femme occupe entre l’extase et l’hystérie.

  2. Voir la planche consacrée à l’Encéphale, de Jules Luys, in Les émotions chez les sujets en état d’hypnotisme, Tome VII Planche II, 1890. Comparer à la Magdeleine d’Albert von Keller.

  3. L’exposition doit à l’ouvrage Génie du Non-Lieu, Air, Poussière, Empreinte, Hantise de Georges Didi-Huberman, qui s’appuie sur l’oeuvre de Claude Parmiggiani, la direction souhaitée.

  4. Titre écrit par Serge Rezvani pour l’adaptation cinématographique de Truffaut du roman d’Henri-Pierre Roché. Jeanne Moreau vit à l’époque une relation faite de va-et vient passionnés avec le réalisateur Jean-Louis Richard. Objet de moquerie par le compositeur, le pendule de cette relation figurera celle d’une horloge musicale, dans l’exposition, et par conséquent des mouvements d’hypnose.

  5. Pascal Rousseau, HYPNOSE, Art et Hypnotisme de Mesmer à nos jours, page 101, catalogue d’exposition, Musée de Nantes, octobre 2020, Stipa.

#001 - La loire la nuit, crues taillées au crayon

Exposition du 12 au 30 août 2022
La nuit la Loire crues Taillées au Crayon
Surface Active, Fontevraud

Avec
Emile Compard – Gaston Damag – Jean-Michel Fauquet – Roseline Granet – Bertrand Hugues – Rainier Lericolais – Véra Pagava – Nicolas Tubéry

 
 
 

Émile Compard, Gaston Damag, Jean-Michel Fauquet, Roseline Granet, Bertrand Hugues, Rainier Lericolais, Véra Pagava et Nicolas Tubéry sont réunis autour de la contrainte de cette édition, intitulée « La nuit, la Loire CRUES taillées au crayon », qui est celle du lieu : l’abbaye (son histoire avant-gardiste d’ordre dirigé par des femmes, la prison, Jean Genet), la Loire non loin, ses qualités intrinsèques, faux calme et torrentueuse, étendue. Sous le signe de cette topographie, c’est l’histoire des lignes, du mouvement, théorisés par Paul Klee qui a orienté ces choix, et le titre du recueil de René Char : Fureur et Mystère.

Le choix du lieu tient autant du hasard – réouverture du presbytère lors d’un voyage à caractère privé– que de l’envie de créer les conditions d’une exposition en marge des contraintes marchandes classiques de galerie/foire, avec une dynamique du lieu qui fait appel à des fonds propres. La particularité géographique de Fontevraud est concomitante de la création du Musée d’art Moderne des suites de la donation Cligman, dont l’équipe – Dominique Gagneux assistée de Gatien Du bois et Aude Le Mercier – montrait Claude Monet en Métamorphoses cette année, qui apporte une nouvelle dynamique à une synergie déjà à l’œuvre depuis les FRAC de Jean de Loisy et les résidences d’artistes, mais jamais égalée en intention (création d’un musée d’art moderne). Non loin l’existence et l’influence de la Maison Max Ernst, de la collection Art & Language du Château de Montsoreau, et l’esprit de retraite amoureuse de Camille Claudel et Rodin au Château de l’Islette.

La rencontre à Fontevraud est espérée comme une rencontre qui serait l’égale d’une installation in situ, le premier critère étant un dialogue émergeant du lieu.