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#006- Rainier Lericolais 9'23 Divinatoires

Exposition du 10 au 23 décembre 2023
Vernissage le samedi 9 décembre de 16h  à 21h

Lecture des tarots le dimanche 10 décembre de 15h à 19h en présence d’Anouk Azar

Le samedi 16 décembre en présence de Gerardo Mora Vera

4 rue de la Sorbonne, 75005 Paris

 
 

#005 - Quand on s'est perdus, Quand on s'est retrouvés, Pourquoi se séparer ?

Exposition du 2 au 27 août 2023
Vernissage le mardi 1er août 2023 de 16h à 20h
Quand on s’est perdus/Quand on s’est retrouvés/Pourquoi se séparer ?
Surface Active, Fontevraud #2

Avec
Barbara Breitenfellner – Joseph Yosef Yaakov Dadoune – Jean-Michel Fauquet – Bertrand Hugues – Rainier Lericolais – Anton Prinner – Lihi Turjeman
+ Anonymes

Chapelle Sainte Catherine, 49590 Fontevraud L’Abbaye

 
 

Cette seconde édition de Surface Active, Fontevraud est une rencontre dont le titre est inspiré de la Théorie de l’art moderne de Paul Klee. Elle fait suite à une première exposition tenue en août 2022 au Presbytère de Fontevraud, menée en résonance avec le lieu.

Là où la religion, la science, l’ordre moral étaient questionnés frontalement avec un Baquet Mesmer de Rainier Lericolais, renfermant les partitions musicales à destination orgiaque écrites par Mozart, l’aventure se poursuit sous le signe de l’occultisme, drainant les spectres, bi-locations et absences en hantises charbonneuses au crayon et à la photographie de Jean-Michel Fauquet, les visions fluidiques des herbiers de Bertrand Hugues, tous trois pionniers de cette aventure et présents en 2022.

A la Chapelle Sainte-Catherine, ancienne dépendance de l’Abbaye Royale de Fontevraud, la nouvelle contrainte « in situ » s’écrit sous l’influence particulière et architecturale de la Lanterne des Morts d’une part, et du mariage mystique que représente le martyre de Sainte Catherine d’Alexandrie à qui est dévolue la Chapelle1.

Les artistes sont invités à passer et faire éprouver les écarts entre le visible et l’invisible, dans le sillon de ce que la photographie et le cinéma ont creusé de fantômes, de revenants.

Barbara Breitenfellner, y répète généreusement la posture bannie et envoûtante de la sorcière chez la femme, puis l’artiste femme, et reprend à bon compte dans une série de trois collages et sérigraphies l’iconographie hypnotique et hystérique (yeux crevés, regard hagard ou illuminé, séance de lévitation voire de magnétisme animal) que démarre une extase de Sainte Madeleine bien avant l’expérience scientifique 2.

Lihi Turjeman investit le non-lieu, le silence, l’empreinte3 dans de grandes huiles sur toile et une plaque de passeport en laiton, tandis qu’Anton Prinner investit le centre de la Chapelle avec son Livre des Morts.

Black Box I et II de Joseph Dadoune, hommages au bitume de Judée et aux travaux de Nicéphore Nièpce, sont enfin montrés dans leur face à face et forcent le passage.

L’occasion pour Rainier Lericolais de publier et produire son premier jeu de tarot, dont l’activation aura lieu pendant la rencontre, montré dans le même temps que celui d’Anton Prinner.

Souhaitant qu’à la manière du Tourbillon de la vie, thème musical chanté par Jeanne Moreau pour Jules et Jim 4, l’exposition se fredonne, R.L finit la tierce musicale de ce que les expériences de Charcot à la Salpêtrière avaient théâtralisé : magnétisme du regard, fixation d’un objet lumineux ou vibrations sonores.

Ce que Georges Didi-Huberman a pu appeler « l’impulsion iconographique du travail de Charcot ».5

  1. Si l’on retient principalement le mariage mystique peint par Véronèse pour le maître-autel de l’Eglise Santa Catarina autour de 1575, l’union mystique, telle qu’abordée dans le judaïsme et dans le catholicisme, fait intervenir autant la question de la présence de Dieu, que l’acte de fiançailles, le chant d’amour, la chair. Les convulsions et léthargies photographiées, diffusées abondent de femmes ou corps mis en croix, tel le Cataleptique les bras en croix de Laurent Gsell. Pour cette raison, les œuvres présentées cet été côtoient des clichés empruntés à L’Institut de Métapsychique Internationale, témoignages des pauses revendiquées par les séances de matérialisation, de médiums, et la place que la femme occupe entre l’extase et l’hystérie.

  2. Voir la planche consacrée à l’Encéphale, de Jules Luys, in Les émotions chez les sujets en état d’hypnotisme, Tome VII Planche II, 1890. Comparer à la Magdeleine d’Albert von Keller.

  3. L’exposition doit à l’ouvrage Génie du Non-Lieu, Air, Poussière, Empreinte, Hantise de Georges Didi-Huberman, qui s’appuie sur l’oeuvre de Claude Parmiggiani, la direction souhaitée.

  4. Titre écrit par Serge Rezvani pour l’adaptation cinématographique de Truffaut du roman d’Henri-Pierre Roché. Jeanne Moreau vit à l’époque une relation faite de va-et vient passionnés avec le réalisateur Jean-Louis Richard. Objet de moquerie par le compositeur, le pendule de cette relation figurera celle d’une horloge musicale, dans l’exposition, et par conséquent des mouvements d’hypnose.

  5. Pascal Rousseau, HYPNOSE, Art et Hypnotisme de Mesmer à nos jours, page 101, catalogue d’exposition, Musée de Nantes, octobre 2020, Stipa.

#004 - Raman Kaminski - Sea of confusion

Exposition du 

13.05.23 – 27.05.23

Solo Show


5 Rue Jacques Callot, 75006 Paris

 

Hérité.e des sounds-systems jamaïcains, la BREAK DANCE est indissociable d’une scène NEW-YORKAISE inventée par LE BRONX DES GANGS et des DJS. Dès les années 70 à NY et sous les breaks pionniers de Dj Kool Herc, d’Afrika Bambaata, elle se danse, à feu et à sang.*

EN 1983 le documentaire Style Wars de Tony Silver narre ce trait d’union, de liberté et de paix stigmatisés par un train traversant les territoires, signé ici d’un YAKI183, là d’un TOP CAT, et qui enjoint à poser sa marque, à voir l’horizon, à poser un style. IL faut attendre 2024 pour que les jeux l’intègrent à Paris.

Chez Raman Kaminski elle nous vient d’Afrique, elle nous vient aussi d’Ukraine. KIEV, centre artistique qui fut le sien avant d’être contraint à l’exil COMME il y a cent ans d’autres artistes à Paris, est le foyer avant l’Amérique d’un couple DANSE-PEINTURE, d’une généalogie des Ballets Russes, qui est à l’œuvre dans les décors et costumes de Boris Aronson dès 1919, d’Alexandra Exter qui fut son professeur.


Les premiers dessins de Raman Kaminski réalisés fin 2022 esquissent des PASTELS À L’HUILE tels un inventaire du HIP HOP : POSITIONS, CASQUETTES, BASQUETTES À SEMELLES PROÉMINENTES.


Progressivement la peinture se fait à vif, les chairs se dépouillent du vêtement, de l’iconographie hip-hop, et remuent le souvenir du boeuf écorché de REMBRANDT autant que des natures mortes de L’École de Paris. La toile devient l’envers du décor, surface enduite délaissée, et l’artiste retourne dans le geste de Francis Bacon, évide, débarrasse, attaque le lin rugueux.


A l’horizon (la mer, une ligne du ciel), les contorsions d’un B-Boy déchirent les crêtes d’un plateau de danse à ciel ouvert fait de galets, fait de sols arides et écartelés. Les formes charrient un parterre coloriste et minéral, le cri jaillit sensuel et animal, le feu émerge entre sérénité et tumulte tel une danse de Carpeaux.


A la manière d’une fois, j’avais pénétré PIEDS NUS dans une mare et l’une d’elles s’était collée à ma jambe., j’en aurais hurlé de terreur et de dégoût  **, SEA OF CONFUSION – titre d’une chanson de Belako – mêle mélancolie et avenir en un accord.

L’ARTISTE livre une BANDE SON d’exposition tableau des différentes étapes d’une journée au bord de mer, qui a donné lieu à un 45 tours en édition limitée et à son dessin original.

#003 - Du sang pour l'acacia

Exposition du 02.03.23-05.04.23
Group Show

Joseph Dadoune, Jean-Michel Fauquet, Bertrand Hugues,  Irwin, Raman Kaminski, Rainier Lericolais 

13 rue Mazarine, 75006 Paris

 
 

13 rue Mazarine, 75006 Paris

 

Février 2022- Mars 2023. C’est un mauvais anniversaire que d’asseoir sur la guerre intentée à l’Ukraine l’intention d’une exposition ; l’odeur et la boue s’en trouveront donc déplacés sur le champ de bataille artistique, exclusion et/ou intégration plastiques là où tout rompt et se meut en un bain de sang. De ces territoires du tragique l’emprunt d’une partie du titre à l’Acacia de Claude Simon, pour une exposition qui se tiendra du 2 mars 2023 au 2 avril – 13 rue Mazarine -, réunissant Joseph Dadoune, Bertrand Hugues, Jean-Michel Fauquet, IRWIN, Rainier Lericolais, et pour la première fois à Paris Raman Kaminsky, artiste biélorusse établi en Ukraine avant l’ouverture du conflit et son exil en France.

Plus optimiste qu’un Voyage au bout de la nuit, cette référence déploie dans le champ plastique les rapports au temps, à l’espace et à la tragédie qu’ont laissé une guerre antérieure : 14-18 d’où une non moins forte conquête se faisait entre les rangs des avant-gardes, lutte pervertie par les critiques à la limite du révisionnisme en histoire, tels Apollinaire qui n’hésitèrent pas à apposer la primauté de dynamisme la scène parisienne plutôt qu’à Bergson ou aux futuristes – eux-mêmes portant l’étendard de ce qui serait entre Milan et Florence le renouveau et l’incarnation de l’Italie du Risorgimento. La puissance se dit en termes de patrimoine, de culture.

Frontières et conquête qui sont héritées au sol comme à l’œuvre, et qui se mouvant au nom de la patrie, au nom d’une hégémonie culturelle, artistique ou patrimoniale, débouche invariablement sur « nul n’est à l’abri de cet enthousiasme prodigieux, qui fait que l’on veut marcher sans savoir où, à la suite d’une troupe bien disciplinée et résolue ». *

Ici et là : le radicalisme et l’acacia dans deux compositions de Joseph Dadoune, le prophète et le jugement dernier sur les décombres en flammes chez Raman Kaminski, l’élasticité du temps et la fragmentation dans les batailles d’Uccello et explosions de Rainier Lericolais, la machine, les gueules cassées le théâtre du néant chez Jean-Michel Fauquet, la décomposition, la menace et les territoires chez Bertrand Hugues, aux confins de ses herbiers, Malevitch entre deux guerres, d’Irwin, section slovène de la Neue Slowenische Kunst.

*Alain, Mars ou la guerre jugée.

#002 - Photographie.s d'auteur.es et anonyme.s

Exposition

Du 25 Novembre au 14 Décembre

Group Show

Avec Joseph Dadoune, Jean-Michel Fauquet, Bertrand Hugues, Rainier Lericolais, Arthur Tress

1. Du 25 Novembre au 8 Décembre : 7 place Paul Painlevé, 75005

2. Du 9 Décembre au 14 Décembre : C/O Galerie Berthet-Aittouarès, 29 rue de Seine, 75006

3. Finissage le 14 décembre. Rencontre avec Philippe Baudoin. Voir l’invisible. Petite histoire des spectres.

Group Show

Avec Joseph Dadoune, Jean-Michel Fauquet, Bertrand Hugues, Rainier Lericolais, Arthur Tress

« NOT ONLY GREAT PICTURES BY GREAT PHOTOGRAPHERS, BUT PHOTOGRAPHY, THE GREAT UNDIFFERENTIATED WHOLE OF IT, HAS BEEN TEACHER, LIBRARY AND LABORATORY FOR THOSE WHO HAVE CONSCIOUSLY USED THE CAMERA AS ARTISTS”
John Szarkowski

John Szarkowski succède à Edward Steichen au poste de conservateur du MoMA en 1962 et fait très vite le choix d’expositions consacrées à la couleur ou au documentaire. Bien avant lui, Man Ray d’une part, Moholy-Nagy d’autre part défendent l’intérêt de la photographie scientifique ou du snapshot pour les avant-gardes.

« Moholy était plus intéressé par la création de nouveaux espaces propices à l’abstraction. (…) Dans Malerei, Photographie, Film ou dans divers articles, tel <Von Material zu Architektur, publié à Munich en 1929, il manifestait également son intérêt pour les apports de la photographie scientifique et médicale, notamment pour la vision spectrale obtenue grâce aux rayons X, découverts par Roentgen dès 1895 qu’il allait exploiter dans ses propres photogrammes » **

Ce « qui n’est pas de l’art », et qui constitue ce propre du champ de la photographie vernaculaire (domestique, périphérique à l’art, utile)*** recèle des valeurs esthétiques qui sont d’inépuisables sources d’inspiration pour les artistes, que Martin Parr a largement contribué à faire connaître tout au long de sa carrière (Common Sense en 1995-99, West-Bay Dorset en 1997, Think of England, 1996-2000 entre autres).

 

 

Dans une confrontation qui permet à la fois de s’interroger sur la qualité du genre vernaculaire et de saisir cet aura particulier à l’oeuvre d’art dont Water Benjamin a laissé des pages révolutionnaires dans « L’oeuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique », Joseph Dadoune présente une oeuvre abstraite appelée Black Box en hommage au bitume de Judée et Nicéphore Niepce. Rainier Lericolais propose sous forme de scannogrammes et de mouvements de portables une vision contemporaine des avant-gardes de la photographie, à mi-chemin entre les flexions sur pieds joints, écoulements aérodynamiques de j. Marey et les  photogrammes de Moholy-Nagy,  Bertrand Hugues propulse derrière toute suspension de goutte les clichés fondateurs d’hélicopère de Nadar autant que l’exercice particulier de la lumière dans les gouttes de pluie de Cl.H White. Jean-Michel Fauquet, qui dans un exercice concomittant montre à la Rotonde Balzac la chute des idoles de Lénine, buste sculpté, au milieu de reproductions à la photocopie au sol et d’oeuvres originales en hommage à Balzac, ne manquant pas d’évoquer cette croyance – avènement parallèle au communisme -qui a traversé la photographie pour les masses, et illustre avec des dessins  – qui ne sont pas sans rappeler l’usage du négatif dans les dessins particuliers de Victor Hugo réalisés pour Torquemada- et des photographies de la même série, des personnages antérieurs, l’authenticité fondamentale définie par W. Benjamin dans ses pleins pouvoirs.

 

 

Seule véritable oeuvre de la couleur, prison des consommations, le photographe Arthur Tress, tranche ces questions, presque politiques, par le biais d’un des clichés issus de la série FIsh Tank Sonata. Martin Parr figure à son tour en un livre de la série West Bay tiré à 250 exemplaires et son coffret de luxe signé et numéroté comprenant le recueil Objets, une tablette de chocolat Spice Girls et une assiette Margaret Thatcher signée de la Manufacture Royal Doulton.

* & ** Ceux qui ont, en toute conscience, pratiqué la photographie en artiste, ont trouvé leur modèle non seulement dans les chefs-d’oeuvre des grands photographes, mais dans l’ensemble même de toute la photographie, sans distinction des genres et sans hiérarchie des valeurs. »
Extraits de Françoise Helbrun, l’Invention d’un regard, catalogue d’exposition, Editions de la Réunion des musées nationaux Paris 1989, page 6.

*** Clément Chéroux a réalisé un ouvrage qui est une synthèse magistrale du champ du vernaculaire, inititulé « Vernaculaires. Essais d’histoire de la photographie »,  Editions Le Point du Jour, 2013

#001 - La nuit, La Loire, cruES taillées au crayon

Exposition du 12 au 30 août 2022
La nuit la Loire crues Taillées au Crayon
Surface Active, Fontevraud

Avec
Emile Compard – Gaston Damag – Jean-Michel Fauquet – Roseline Granet – Bertrand Hugues – Rainier Lericolais – Véra Pagava – Nicolas Tubéry

 

 

 

Émile Compard, Gaston Damag, Jean-Michel Fauquet, Roseline Granet, Bertrand Hugues, Rainier Lericolais, Véra Pagava et Nicolas Tubéry sont réunis autour de la contrainte de cette édition, intitulée « La nuit, la Loire CRUES taillées au crayon », qui est celle du lieu : l’abbaye (son histoire avant-gardiste d’ordre dirigé par des femmes, la prison, Jean Genet), la Loire non loin, ses qualités intrinsèques, faux calme et torrentueuse, étendue. Sous le signe de cette topographie, c’est l’histoire des lignes, du mouvement, théorisés par Paul Klee qui a orienté ces choix, et le titre du recueil de René Char : Fureur et Mystère.

Le choix du lieu tient autant du hasard – réouverture du presbytère lors d’un voyage à caractère privé– que de l’envie de créer les conditions d’une exposition en marge des contraintes marchandes classiques de galerie/foire, avec une dynamique du lieu qui fait appel à des fonds propres. La particularité géographique de Fontevraud est concomitante de la création du Musée d’art Moderne des suites de la donation Cligman, dont l’équipe – Dominique Gagneux assistée de Gatien Du bois et Aude Le Mercier – montrait Claude Monet en Métamorphoses cette année, qui apporte une nouvelle dynamique à une synergie déjà à l’œuvre depuis les FRAC de Jean de Loisy et les résidences d’artistes, mais jamais égalée en intention (création d’un musée d’art moderne). Non loin l’existence et l’influence de la Maison Max Ernst, de la collection Art & Language du Château de Montsoreau, et l’esprit de retraite amoureuse de Camille Claudel et Rodin au Château de l’Islette.